Décréter la rigueur (alors que nos piètres gouvernants ont laissé filer la dette depuis plus de vingt ans) au moment même où l'on autorise les jeux en ligne, dans la précipitation, semblera forcément contradictoire aux citoyens qui ont encore quelques neurones que TF1 ne leur a pas détruit. Que penser en effet de gens qui, d'un côté, vous annoncent qu'il va falloir vous serrer la ceinture, VOUS, pas eux, évidemment, parce que NOUS, les citoyens, avons apparemment vécu très largement au-dessus de nos moyens pendant des décennies (allez dire cela à la majorité de Français dont le salaire n'excède pas les 1 500 euros), et de l'autre, que n'importe quel citoyen, y compris celui qui est déjà fortement endetté, voire qui ne dispose que d'un RMI, d'un RSA ou d'allocations familiales, va pouvoir jouer directement de son domicile et accroître encore sa dette ? C'est tout bonnement suicidaire. Mais qu'importe puisqu'il y a beaucoup d'argent à se faire pour certains milliardaires des secteurs du luxe et du BTP. Ah l'odeur de l'argent! C'est fou comme cela les fait b.....
Au lendemain de la sortie du film "Robin des Bois", de Ridley Scott, un beau spectacle bien huilé dans la veine de la précédente version des aventures de ce hors-la-loi que jouait alors Kevin Costner, un magnifique "Prince des voleurs", impossible de ne pas comparer tous nos gouvernants et leurs amis a une kyrielle de "Roi Jean" et de "Shérif de Nottingham", privés de scrupules, promettant sans pour autant tenir, mais sachant si bien renifler le profit. Robin des Bois a toujours exercé une étrange fascination sur le public. A les observer dans les salles de cinéma regardant le célèbre hors-la-loi se "moquer" des puissants et des gouvernants, les ridiculiser, leur tenir tête, voire leur "botter le cul", pour ne pas dire plus, on décèle parmi les spectateurs comme une envie d'en faire autant, mais autrement qu'à la façon des humoristes qui sont grassement payés pour le faire. Juste l'envie de résister face à l'injustice dans laquelle baigne notre société.
"Résister", quel joli verbe que celui-ci. Il évoque aussitôt le mot "résistance", qui rappelle notamment des tranches d'histoires difficiles, certes, mais durant lesquelles des hommes et des femmes, citoyens jusqu'au bout des ongles, "citoyens épidermiques", et non "citoyens de passage" à l'occasion de rendez-vous électoraux sans lendemain, ont eu le courage de dire "non" à des gouvernants de pacotille. Toutes et tous furent autant de "Robin des Bois" dont on continue d'honorer la mémoire. Le film se termine, on rallume la salle. L'enthousiasme regagne la conscience de chacun. Sortie du cinéma, la vie reprend son cours. "Résister", avez-vous dit ? "Mais l'époque a changé", répondez-vous à votre conscience qui vous interpelle, tente mais en vain de vous secouer.
Il y a à peine cinq minutes, vous étiez encore aux côtés de Robin à "fesser les joues" de ces pitoyables gouvernants! Et maintenant, là, sur le trottoir, vous débander lâchement en essayant de vous justifier intérieurement auprès de votre conscience : "Je suis coincé! Il y a la maison à payer, le 4 x 4, les cours de tennis du petit, les cours de danse de la grande, les abonnements téléphones, les prochaines vacances à Deauville, l'abonnement Canal+ .... ". Eh oui, la liberté, enfin celle que nous croyons tous avoir acquise grâce notamment à la technologie, a un prix : devenir un mouton! Or avez-vous déjà vu un mouton "résister" à son berger et à ses chiens ? Un coup de blues ? Retournez voir Robin des Bois. Qui sait ? peut-être que son enthousiasme et sa folie, voire son utopie, vont finir par déteindre sur vous. Vous découvrirez alors que la liberté n'est pas ce que vous croyez, et qu'au-delà de cette fausse liberté de consommer que vous pratiquer depuis si longtemps, il existe la vraie liberté, celle de "résister"!
Le Tribun en colère