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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 18:59

Elle apparaît un jour, puis enfle, à vitesse variable. Chacun de nous a pu la croiser et observer les dégâts, souvent irréversibles, qu'elle provoque. Il suffit parfois d'un mot, apparemment anodin, pour qu'elle commence sa course folle. Souvent guidée par la bêtise humaine, elle peut aussi être utilisée comme une arme à l'échelle planétaire, histoire de déstabiliser un adversaire. Ainsi tel scientifique réputé pour ses travaux sur les effets des OGM sur la santé découvrira avec étonnement que des "rumeurs" commencent à circuler, un peu partout, non pas à propos des résultats de ses travaux, mais concernant sa vie privée, ses pratiques religieuses, ses relations avec telle ou telle personne.


Toutes ces rumeurs, dont il n'existe par la moindre preuve, sont alors savamment "pensées" et "distillées" par des sociétés de conseils qui ont fleurit au cours de ces 15 dernières années et qui agissent désormais via des blogs ou font appel à des "experts" qui interviennent avec subtilité sur des forums Internet bien ciblés. Mondialisation des échanges, certes, mais mondialisation de la rumeur et du mensonge, à tous les niveaux, grâce à Internet!


Aujourd'hui, ces rumeurs ne frappent donc plus seulement des individus ou des entreprises mais s'attaquent aussi à des pays. Hier, la rumeur a couru un instant que l'Espagne avait fait appel au FMI pour tenter de résorber ses problèmes financiers. Démentis successifs de ce pays et des responsables du FMI, mais le mal est déjà fait. Qui a "balancé" la "fausse-vraie" ou la "vraie-fausse" information ? Personne ne le sait. Mais dans ce cas, il est certain qu'il ne s'agit plus d'une rumeur issue de la bêtise de quelques-uns, mais d'une rumeur mûrement réfléchie lancée pour servir certains intérêts.


Et à partir de là, tout le monde reprend en coeur, journalistes en tête, histoire de "se couvrir" comme on dit dans le métier. Car imaginez que l'information s'avère exacte et qu'un média passe à côté, ce serait la catastrophe. Enfin cela c'est ce que tout journaliste vous dira sans vraiment réfléchir, car il ne fait que répéter. Après tout n'est-ce pas ce que sont devenus aujourd'hui beaucoup de journalistes, tout simplement des perroquets qui répètent, répètent, et répètent encore, sans vraiment vérifier d'où vient l'information - la fameuse source que l'on protège tant, et pour cause - qui, parfois, s'avère être une monumentale connerie. 


Résultat de cette rumeur sur l'Espagne ? Vent de panique à la bourse. Aussitôt, télés et radios consultent les "oracles", vous savez, ces types "bac+12" qui, apparemment, savent tout, mais se sont toujours révélés incapables d'annoncer quoi que ce soit, si ce n'est a posteriori. Mais ils parlent si bien, avec des mots choisis, que chacun de nous y croit. Et que disent ces "oracles" aujourd'hui ? Grossièrement résumé : "VOUS allez en chier". Oui, NOUS, les petits, les sans grades, pas les bac+12. Et pendant ce temps, la rumeur se poursuit alors que d'autres naissent, au gré des intérêts de tel ou tel. Dans l'ombre, l'argent fait des petits ... comme c'est beau!!!!


La confiance est-elle encore de mise dans un tel monde ? Ce qu'on appelle "information" a-t-elle encore un sens ? Par exemple, quand une agence de notation décerne une note à un pays, n'est-ce pas plutôt de la communication ? En effet, celle-ci a forcément des actionnaires, qui eux-mêmes ont des intérêts, qu'ils défendent bec et ongle. Alors la note donnée est-elle toujours le reflet de la réalité ou juste un "outil de communication", peut être d'"influence" diront nous du bout des lèvres, qui sert les intérêts de certains. Idem pour la presse, notamment économique et financière. Avec un simple titre, publié en "Une", en forme de rumeur, on peut "subtilement" servir les intérêts des actionnaires du journal en question. Alors pourquoi s'en priver. 


Le Tribun en colère

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