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4 mai 2010 2 04 /05 /mai /2010 12:51

Un jeune étudiant de 17 ans, vivant chez ses parents et ayant un petit job le week end pour disposer d'un peu d'argent de poche, décide d'acheter un quelconque appareil numérique dans une grande surface spécialisée. Celle-ci lui propose aussitôt sa "carte magique", vous savez, celle sur laquelle on vous "offre" des milliers d'euros. Telle une prostituée racolant grossièrement sur le trottoir (ce que la loi interdit), la "carte magique" fait de l'oeil à l'adolescent et lui promet beaucoup s'il signe au bas du formulaire. Oh la la, ça va être le pied absolu. Il aura droit à toutes les "spécialités", pourvu qu'il signe. Ce qu'il ne comprend pas dans l'enthousiasme du moment c'est qu'il va payer pendant des années pour tout juste jouir de quelques rares "orgasmes" que lui procurent ces achats compulsifs. Autrement dit, intérêts obligent, il va payer au tarif d'une call-girl une de ces "esclaves" forcées à tapiner sur les boulevards à la périphérie de Paris!


Au même moment où notre jeune homme met le doigt dans l'engrenage qui ne va pas tarder à lui bouffer le bras puis la suite, un couple cinquantenaire se décide pour acheter une berline. Souriant, le vendeur leur lance : "un petit crédit ?" Réponse : "non, nous payons cash." Aussitôt, le visage du vendeur se ferme. Il insiste néanmoins, revenant à la charge avec son crédit. Mais le couple n'en veut pas. Il dispose de la somme. Alors pourquoi se mettre un crédit sur le dos. Déception du vendeur mais aussi de l'organisme de crédit. En effet, tout le monde allait se "goinfrer" copieusement sur le client .... "et ce c.. qui ose payer cash, c'est impensable!" Dans la voiture qui ramène le couple à son domicile, la radio diffuse des informations. Un ministre s'inquiète de ce que les ménages français ne consomment pas assez. "Ce n'est qu'avec le retour de la croissance que nous sortirons de la crise." Toujours le même discours formaté et crétin à souhait! Qu'ils se le disent, les Français doivent donc consommer et consommer encore. Et pour ceux qui n'auraient pas les fonds nécessaires, il y a notamment les "cartes magiques". 


Tout responsable politique doué d'un peu d'intelligence déciderait aussitôt qu'il faut faire disparaître ces "cartes magiques", véritables produits toxiques, notamment pour les jeunes, qui plus est en période de crise. Mais jamais vous ne verrez aucun gouvernement prendre la décision d'éradiquer ce fléau. Pourquoi ? Parce qu'au-delà d'être un formidable outil qui permet d'extorquer légalement de l'argent, à des taux quasi-usuraires, à des millions de personnes, ces "cartes magiques" contribuent à faire avorter toute velléité de révolte qui viendrait à germer dans la tête de quelques-uns de ces citoyens qui découvrent, mais un peu tard, qu'ils se sont fait avoir (restons poli malgré l'énormité de l'escroquerie). En langage plus clair, beaucoup des détenteurs de ces cartes, pris aux c....... qu'il sont, n'ont plus qu'à se taire et payer à perpétuité. 


Oh qu'il est beau ce système! Il ressemble à s'y méprendre à celui, plus "rustique", qui était encore appliqué dans les haciendas mexicaines au début du XXème siècle. Le peon, c'est-à-dire l'ouvrier agricole d'alors, travaillait durement pour se voir autoriser à acheter tout ce dont il avait besoin dans la "tienda de raya", une sorte de "drugstore" basique appartenant au patron de l'Hacienda. Les salaires versés ne permettant pas de vivre décemment, chaque péone s'endettait, une dette dont héritaient les enfants, et ainsi de suite. Parfois, si l'un d'entre eux venait à s'énerver, on lui envoyait le curé pour le calmer à coup de prières et d'eau bénite. Pour les cas plus récalcitrants, il y avait l'armée. Les époques passent mais l'histoire est toujours la même. Seul change le décor. 


Visiblement, les Grecs ont abusé des "cartes magiques", jusqu'au plus haut niveau de la société. Or à présent, ce n'est plus quelques milliers de dossiers qui doivent être traités par une quelconque commission de sur-endettement, mais un pays tout entier dont l'unique faute est d'avoir pris goût à vivre à crédit. Mais ne l'avait-on pas fortement encouragé à opter pour cette solution ? La question qu'il est permis de poser est de savoir pourquoi, soudainement, c'est la Grèce qui écope, alors que beaucoup d'autres pays, pourquoi ne pas dire quasiment tous, présentent des comptes dans un état de décrépitude avancée. Car si l'on évoque également le cas du Portugal et de l'Espagne, que dire de la France, dont on ne voit vraiment pas comment elle pourrait prétendre rembourser sa dette colossale, même si des "experts" continuent à affirmer le contraire. Quant aux Etats-Unis, dette, déficit, et tout et tout ... sont abyssaux... de ce genre de précipices qui vous donnent le vertige. Mais le "mensonge américain" perdure à coup de communication. Alors, après la Grèce, à qui le tour ? 


Le Tribun en colère


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