On croyait le "Besson nouveau" définitivement rangé des voitures avec un ministère de l'Industrie où il vient d'y succéder à un motard, maire de Nice. Un ministère où, depuis bien longtemps, il ne subsiste que la plaque (et encore!), faute d'une vraie politique industrielle en France comme il en existait à l'époque de André Giraud, un grand ministre de l'Industrie. Eh bien non! Nous nous trompions, car voilà l'homme qui vient de partir en guerre contre le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange. Pris dans la tourmente après la mise en ligne de nombreux documents diplomatiques américains, celui-ci est littéralement pourchassé. A entendre tous ces "spécialistes" de la diplomatie, il n'y aurait aucune révélation fracassante dans tous ces documents. Certes, beaucoup d'entre eux confirment ce que l'on savait déjà, à savoir que la diplomatie est un milieu peu recommandable, à l'odeur nauséabonde, d'autant plus quand elle est estampillée "made in USA". Relisez Noam Chomsky, vous comprendrez!
Mais alors, si ces documents ne présentent que peu d'importance, pourquoi ce déchaînement contre celui qui les a exposé au grand jour en les mettant en ligne sur son site Internet ? Pourquoi ces pressions américaines, en particulier contre ceux qui ont hébergé ou hébergent son site ? Pourquoi ces attaques informatiques répétes dirigées contre ce dernier ? Encore un peu et tous ces gentils messieurs dirigeants en complet veston, accompagnés qu'ils sont en permanence, lâcheté oblige, de leurs hommes de main, traîneront Julian Assange en place publique pour qu'il soit brûlé! Et pourtant, ces documents n'ont soi disant aucune importance. Mais alors qu'en serait-il s'il s'agissait de documents plus "sensibles" ? Le comportement de cette administration américaine, visiblement très énervée, va finir par nous faire penser que tous ses dirigeants sont davantage vexés par le pied de nez que leur a fait le fondateur de WikiLeaks que par la révélation du contenu des documents mis en ligne.
Le gouvernement français, doigt sur la couture du pantalon, toujours quand il s'agit de "nos chers amis yankees", se devait donc d'intervenir d'urgence quand il a su que le site de WikiLeaks, qui bouge beaucoup ces derniers jours, ses hébergeurs baissant leur froc l'un après l'autre devant cette "grande démocratie" qui leur fait les gros yeux, était hébergé, sans doute momentanément, chez OVH, le fournisseur d'accès français. Aussi est-ce moment précis qu'à choisi le ministre de l'Industrie pour faire son entrée dans cette histoire déjà tant médiatisée en déclarant qu'il fallait "expulser" Wikileaks de France. Paraîtrait que les documents mis en ligne mettraient en danger la vie de certains diplomates! C'est ce ministre qui l'affirme. Tiens, le Tribun croyait au contraire qu'ils n'avaient aucune importance puisqu'ils ne renfermaient que des informations déjà connues. Mais alors, qui ment dans toute cette histoire ... ou plutôt cette farce ?
En réponse à cette déclaration du ministre de l'Industrie, le patron d'OVH, en chef d'entreprise responsable, a aussitôt demandé l'avis de la justice. En effet, ne sommes-nous pas en France dans un état de droit, du moins jusqu'à ces derniers jours ? Aussi un ministre, fut-il de l'Industrie, n'a aucun droit de décider si tel ou tel site peut ou non être hébergé par un fournisseur d'accès français. Et encore une fois, pourquoi perdre son sang froid et aller jusqu'à dire n'importe quoi alors que, ne le répètent-ils pas tous à longueur de journée, les révélations faites par WiliLeaks n'ont aucune importance. Découvrir que l'on conseille aux diplomates américains présents à l'ONU de faire les poches de leurs homologues étrangers, histoire de leur piquer des informations comme le numéro de leur carte de crédit ou encore leur empreinte ADN, est en effet d'une grande banalité quand on connaît toutes les multiples saloperies auxquelles se sont livrés les nombreux services de renseignements américains, CIA en tête, au cours des décennies passées, et tout cela au nom de la liberté!!! Décidément, le "mensonge américain" fonctionne à plein régime!
Le Tribun en colère