Comme c'est triste de voir l'Erreur de casting de 2007, déçu de ne pas être passé en tête à l'occasion du premier tour des élections présidentielles, proposer trois débats à celui dont il est désormais le challenger! Pourquoi trois débats ? Personne n'est capable de répondre. Cette idée saugrenue ne peut avoir germé, semble-t-il, que dans l'esprit tordu d'un de ses conseillers en communication. Sans doute est-ce l'un des éléments de langage dont raffolent ces messieurs. Résultat : durant toute la soirée, d'un plateau de télévision à l'autre, on a vu et entendu quelques-uns des principaux proches de Sarkozy évoquer cette idée de trois débats, qui n'a cesser d'enfler au fil des minutes. Les journalistes eux-mêmes se sont étonnés de l'ampleur que cela a pris rapidement, à croire qu'il n'y en avait plus que pour cela : les trois débats!
Tout semblait parfaitement orchestré avec Sarkozy qui, lors de son intervention à la Mutualité, devant ses fans, a sorti pour la première fois de son chapeau cette idée d'organiser trois débats. Un véritable coup d'envoi pour une opération cousue de fil blanc. Et Jean-François Copé, le soi disant "agitateur d'idées" qui décidément n'en a pas beaucoup, d'évoquer à son tour l'idée de ces trois débats sur le plateau de France 2, idée aussitôt défendue par la pitoyable Rama Yade qui, après avoir bouffer à différents râteliers, reviens aujourd'hui vers Sarkozy, législatives obligent. Mais quel manque de dignité! Quelle femme politique navrante, elle aussi sans la moindre idée. Comment s'étonner ensuite qu'un certain personnel politique, véritable ramassis de parvenus, dont Rama Yade est l'archétype, ne soit plus pris au sérieux par une majorité de citoyens!
Entre-temps, ce fut au tour de Nathalie Kosciusko-Morizet, en bon porte-parole du candidat Sarkozy, de défendre bec et ongles cette idée. Jusqu'au conseiller spécial du Président de la République, lui aussi, qui précisa à ceux qui s'étonnaient de cette proposition et rappelaient qu'il n'y avait toujours eu qu'un débat entre les deux tours des élections présidentielles, que cela n'était pas une règle mais une pratique depuis 1974 et qu'il ne voyait pas pourquoi on ne pourrait pas la modifier. Comme tout cela était "lourd" et "téléphoné", et sentait le "coup fourré" à plein nez, l'objectif étant de montrer que François Hollande, qui a d'ores et déjà décliné l'idée de ces trois débats, refusait de débattre des sujets qui intéressent les Français. On vous savait déjà sans originalité messieurs et mesdames de l'UMP, on vous sait désormais minables!
Le Tribun en colère