David Beckham au PSG : la connerie humaine se porte bien

Personne ne contestera que David Beckham a été un excellent joueur de football il y a quelques années mais n'est plus aujourd'hui qu'un figurant en semi-retraite, même si les médias s'échinent à nous faire croire le contraire. Mais n'est-ce pas leur rôle, de nous enc ..... Cela dit, au risque de choquer les aficionados du ballon rond, le footballeur anglais n'est sans doute pas à ranger parmi les joueurs d'exception que furent en particulier les Brésiliens Garincha et Pelé, l'Allemand Franz Beckenbauer, le Hollandais Johan Cruyff, l'Argentin Diego Maradona ou encore les Français Michel Platini et Zinédine Zidane. Certes son palmares est remarquable, personne ne le contestera. Mais aucune coupe du monde, pas même un ballon d'or ne figure à son palmarès alors que certains footballeurs joueurs d'exception en totalisent trois, voire quatre comme l'Argentin Lionel Messi. 

En revanche, en tant que "people", David Beckham distance tous ces joueurs d'exception. Il est vrai qu'eux n'ont pas la chance - qui sait si c'est une chance ? - d'être marié avec Victoria, une ancienne Spice Girls qui, depuis, s'est recyclée notamment dans la mode et les médias. Devenus tous les deux au fil des années de véritables icônes de cette futilité que constituent les "people", on ne sait par quel tour de prestidigitation - sans doute cela s'explique par le côté moutonnier du milieu publicitaire, proche de celui des médias - David et Victoria Beckham, grassement payés par quelques-unes des plus grandes marques de vêtements, de matériels de sports ou encore de boissons gazeuses, ne sont plus aujourd'hui qu'un "couple sandwich". Mais il vrai qu'ils participent au financement de beaucoup d'oeuvres caritatives. Comme c'est touchant et beau à la fois!

Le Qatar qui ne sait plus quoi foutre de son océan de fric s'est donc payé David Beckham un peu comme s'il s'offrait une oeuvre d'art. La seule différence est que Vincent Van Gogh ne fait pas vendre de maillots du PSG au contraire du footballeur anglais devenu pour l'occasion le dernier caprice du prince. Comme tout cela fait furieusement penser au film de Francis Weber intitulé Le Jouet, réalisé en 1976. L'on y voit notamment le fils d'un milliardaire exiger d'acheter un journaliste en guise de jouet. Un journaliste jouet d'un milliardiaire, cela n'étonne plus personne aujourd'hui, c'est tellement courant. Alors pourquoi s'offusquerait-on qu'un David Beckham, ex-footballeur et désormais "people" devienne le jouet d'un prince qui s'emmerde dans son émirat, certes fabuleusement riche, mais tellement chiant ?

Ce qui est sans doute nouveau, c'est qu'une majorité de crétins s'enflamme parce qu'un joueur en semi-retraite vient, n'ont pas s'installer à Paris, mais effectue parfois des sauts rapides dans la capitale histoire de rappeler à tous les cons qui s'extasient de sa présence qu'il faut acheter et acheter encore. Quant au football, qu'en reste-t-il dans toute cette histoire grotesque ? Pas grand chose. Hier, pour le match contre Marseille, le PSG a daigné montrer son "oeuvre d'art" durant vingt minutes avant de la remettre au coffre. Résultat, les médias en ont fait des tonnes sur ce non-événement. On savait déjà que le capitalisme nous infantilise à petit feux. Mais là, on atteint des sommets. Et pourquoi ? Parce que tel est le bon plaisir d'un prince vivant sur un immense tas de sable chaud posé sur un océan de pétrole et une gigantesque bulle de gaz naturel. N'est-ce pas grotesque ? Aurions-nous perdu toute dignité ?

Le Tribun en colère