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23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 20:52

En effet, comment ne pas rire aux éclats au moment même où celui qui prétend présider l'UMP, après s'être attribué le poste suite à des élections pour le moins "extrêmement douteuses", vient de déclarer qu'il "allait" cesser ses fonctions d'avocat d'affaires. "Je vais les cesser maintenant parce que je considère que la situation de la France est tellement grave qu'il faut nous mobiliser", a-t-il expliqué. Observons qu'il indique "je vais les cesser" et non "je les cesse". Certes, il pourra objecter que le fait de cesser cette activité d'avocat d'affaires implique d'effectuer certaines démarches administratives qui vont prendre quelques jours, voire davantage. Cependant, les citoyens français peuvent-ils croire encore un individu qui, en 2006, dans un livre qu'il est supposé avoir écrit, déclarait qu'il arrêtait la langue de bois, alors qu'il n'a jamais cessé d'en être l'un des utilisateurs les plus remarquables ?

 

Mais là n'est pas le plus important dans l'annonce de Jean-François Copé. Après tout, un mensonge de plus ou de moins, émanant d'un politicard professionnel de cette envergure, personne ne va s'en étonner. En revanche, invoquer la gravité de la situation de la France et la nécessité de se mobiliser pour expliquer la supposée cessation de ses activités d'avocat d'affaires, là, c'est vraiment comique. Mais pour qui se prend le sieur Copé ? Le sauveur de la France ? Mais quelle suffisance! Serait-ce une grenouille de plus qui veut se faire aussi grosse que le boeuf ? Et après cela on s'étonnera de voir à quel niveau est tombée la France d'aujourd'hui alors que, paradoxalement, elle abrite de véritables forces vives qui savent créer, innover, aller de l'avant, se battre (tout le contraire de Copé). Hélas, on ne peut pas en dire autant de la classe politique, de droite comme de gauche, qui, le plus souvent, confie les responsabilités à des personnes si carriéristes qu'elles en oublient de s'occuper des affaires du pays. N'est-ce pas monsieur Copé ?

 

Preuve que le "tous pourris" ne résume en rien la réalité du monde politique. Certes, il y a des personnalités toxiques dans chaque parti et ce sont hélas bien souvent celles qui occupent le devant de la scène, répondent aux médias et disposent de tous les privilèges que leur offre leur position de chef. Alors qu'attendent les autres, les seconds couteaux, ceux qui, pour la plupart, sont sans doute honnêtes et sincères, mais ne servent que de marche-pied à ceux du dessus qui les utilisent sans le moindre scrupule pour faire carrière. Vous ne les verrez quasiment jamais poser une question à l'Assemblée Nationale durant les cinq années de leur mandat ou être invités à un JT d'une grande chaîne de télévision ou à une émission de radio à une heure de grande écoute. Tous ces obscurs, ces sans-grades qui ne "brillent" que dans leur circonscription, et encore, constituent l'inévitable décor dont chaque parti politique a besoin. Ce serait à eux de se révolter, de faire le ménage dans leur propre parti et de botter le cul à des "faiseurs" comme Copé qui, de droite comme de gauche, en véritables "parasites" qu'ils sont, donnent une si mauvaise image de la politique. Mais comment voulez-vous qu'ils en arrivent là puisque ce sont bien souvent les mêmes "grands chefs" qui leur ont permis d'entrer en politique ?

 

Difficile dans ces conditions d'espérer le moindre changement et d'assister enfin à cette très hypothétique moralisation de la vie politique française dont tous parlent tant ... depuis si longtemps. Pour autant, sommes-nous condamnés, nous les citoyens, auxquels on daigne demander leur avis tous les cinq ans, à continuer à supporter ad vitam aeternam cette insupportable petite caste politique ? Demandons-nous pour commencer si nous ne la méritons pas ? Car que faisons nous, concrètement, pour nous en libérer ? Après chaque élection, c'est toujours le même scénario. Nous pestons, nous gueulons .... et puis quoi ? Ne pourrait-on pas commencer par nous poser la question de la légitimité de tous ces "faiseurs" qui nous confisquent le pouvoir ? Tous autant qu'ils sont invoquent le suffrage universel. Ah il a bon dos ce suffrage universel! Mais quand on voit la façon dont on le manipule pour, en fin de compte, lui faire dire ce que l'on veut, on en vient à se demander si cette soi-disant légitimité électorale dans laquelle se drapent nombre d'élus n'est pas uniquement un leurre, un de plus, histoire de préserver le système. Ayons au moins l'honnêteté de nous poser ces questions, simples, mais dont les réponses pourraient être lourdes de conséquences en cette période de ras-le-bol généralisé. 

 

Le Tribun en colère

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