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20 octobre 2012 6 20 /10 /octobre /2012 20:50

"Nous allons être le premier parti de France zéro papier", a déclaré Jean-Louis Borloo, dimanche dernier, dans le journal de France 2, évoquant alors l'Union des Démocrates et Indépendants, l'UDI, le dernier joujou de ce bateleur de la politique. Des phrases de ce type, comportant une "accroche tendance", en l'occurrence "zéro papier" qui fleure bon le développement durable, mais globalement ne veulent pas dire grand chose, Jean-Louis Borloo en a des tonnes dans ses cartons. C'est l'archétype de celui qui n'a rien à dire mais qui le dit si bien, avec juste ce qu'il faut pour "allumer la mèche" et provoquer l'enthousiasme chez certaines personnes qui, comme beaucoup d'entre nous, ne l'écoutent que d'une oreille distraite, vautrées dans leur canapé à siroter une boisson. Alors voilà, l'UDI, fondé le 18 septembre dernier et qui n'est qu'un "truc à recycler du vieux", du "déjà obsolète", du "franchement caduc", une sorte de salmigondis dans lequel il y autant d'idées neuves qu'il y a de pièces d'origines dans ces vieilles américaines des années 50 qui roulent toujours à Cuba, va être "le premier parti de France zéro papier". Avec une phrase-slogan de cette nature, faudra pas s'étonner si l'électeur préfère rester chez lui. 

 

La méthode Borloo est simple : jeter son enthousiasme à la face de ceux qui l'écoutent encore et leur faire croire qu'avec de l'enthousiasme, et quelques idées grapiller de-ci de-là, on peut réussir à soulever des montagnes. Il est vrai que la première fois, on peut se laisser prendre par le discours bien huilé de cet ancien avocat d'affaires qui fait penser à celui d'un autre bateleur du même type, Bernard Tapie. Pas étonnant si ces deux hommes ont fait un bout de chemin ensemble dans le monde des affaires, à l'époque où ces "inconnus" rachetaient des entreprises pour une poignée de fric. Alors certes, ces zélateurs vous diront qu'il a fait des "miracles" à Valenciennes, la ville dont il a été maire de mars 1989 à mai 2002. On vous ressortira pour la énième fois l'installation de l'usine Toyota en 1997. Ses détracteurs vous rappelleront qu'il fut aussi l'homme des "maisons à 100 000 euros". En 2005, alors ministre de l'Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement, il annoncera fièrement, et là encore avec quel enthousiasme, vouloir produire entre 20 000 et 30 000 maisons de ce type par an. Cinq ans plus tard, seules 600 de ces maisons avaient été construites, mais pour un coût final plus élevé de 30 à 50%. Une belle idée, mais rien derrière, si ce n'est beaucoup de bruit et de paraître. 

 

Jean-Louis Borloo, c'est un peu tout cela. Parler beaucoup, susciter de l'enthousiasme autour de soi-disant nouvelles idées, qui ne sont en fait que des produits recyclés - on reconnaît bien sa fibre écologique - bousculer gentiment ses détracteurs, se moquer avec subtilité de ceux qui tentent de montrer le côté un peu "prestidigitateur" du personnage. Nul doute que le vent brassé par cet homme fait de lui l'un des plus grands écologistes de France. Greffer lui des pales et il vous alimentera l'hexagone en énergie. "On va vous les décrocher vos milliards", lâcha-t-il un jour, toujours avec cet enthousiasme presque béat, à une représentante d'une association écologiste, comme pour mieux lui boucler le bec. C'était juste avant le sommet de Copenhague en décembre 2009, dont on sait qu'il fut un cuisant échec. Mais Borloo surfait déjà sur de nouvelles idées. Pas qu'un peu opportuniste le type, mais cela fonctionne. Fallait voir cela, en juin 2006, lors de l'inauguration du tramway de Valenciennes, quand la rame s'arrêta près d'un quartier défavorisé de la ville. Tous criaient : "Jean-Louis, Jean-Louis". Celui-ci alla les saluer, se mêla à eux. Encore un peu, et il allait rester dîner. Puis il repartit sous les acclamations de ces gens délaissés de tous, presque oubliés. C'est aussi cela la force de Borloo, vous faire croire, ne serait-ce qu'un instant, qu'il partage votre quotidien, y compris quand il s'agit des personnes les plus délaissées. Alors un parti "zéro papier", pourquoi pas ? Peut-être que ce "magicien" de la parole peut encore convaincre quelques Français souffrant de troubles de la mémoire. Qu'il se rassure, le ridicule ne tue pas. 

 

Le Tribun en colère

 

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commentaires

M
On a déjà connu les milliers de pages sans contenu avec son Grenelle de l'environnement....<br /> Des milliers de pages pour rien sauf du vent.
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L
<br /> <br /> Bonjour<br /> <br /> <br /> et merci pour ce message<br /> <br /> <br /> en effet, cet homme brasse beaucoup de vent ...mais cela n'empêche pas les médias de continuer à l'inviter. <br /> <br /> <br /> En fait, l'important dans cette société est de faire du bruit. Peu importe les idées<br /> <br /> <br /> bonne journée<br /> <br /> <br /> Le Tribun<br /> <br /> <br /> <br />