Faut-il en rire ou en pleurer ou peut-être que le peu d'intérêt que représente cette information fait qu'il vaut mieux l'ignorer ? Les médias et les politiques s'y sont pourtant beaucoup intéressés durant toute cette semaine qui s'achève, il est vrai pour déplorer que cette conférence privée, et soi disant grassement rémunérée, donnée à Abou Dhabi par l'ex de l'Elysée, désormais président de l'UMP, ait contraint ce dernier à "oublier" le résultat des élections législatives partielles du Doubs où le candidat de l'UMP est passé à la trappe au profit de ceux du FN et du PS. Pour beaucoup, y compris du côté de ceux qui le défendent, la question se résume donc à savoir si Nicolas Sarkozy aurait dû privilégier sa fonction de président de l'UMP ou son activité de supposé conférencier ?
Mais est-ce la bonne question à se poser ? Car ne faut-il pas plutôt commencer par se demander si "Sarkozy" et "conférencier" peuvent cohabiter dans une même "appellation" sans susciter l'étonnement, voire la franche rigolade. Car que cet avocaillon, habitué à faire davantage dans le "paraître" que dans le "fond", cherche à faire de l'argent facilement en profitant de son ancien statut de président de la république, alors que cette même république lui octroie des privilèges non justifiés, sous la forme de moyens humains et financiers localisés rue de Miromesnil à Paris, passe encore dans cette république d'opérette qu'est devenue la France. Mais reste que la seule question qui vaille est de savoir quel peut bien être le public qui souhaite payer pour écouter ce monsieur dont la réputation ne s'est pas faite sur ses capacités de visionnaire, celui-ci n'en ayant jamais eu la moindre. Sarkozy, un homme "Qu'aimerait bien avoir l'air, mais qui n'a pas l'air du tout", aurait chanté Brel. Et pourtant, il en fait des efforts, mais le naturel s'accroche désespérément.
Objectivement, il suffit d'écouter Sarkozy pour se rendre compte très rapidement que l'homme n'a pas du tout l'envergure d'un conférencier digne de ce nom. Il suffit d'analyser sa pensée (le mot est fort, convenons-en), de décrypter ses messages (en a-t-il vraiment ? ), pour voir qu'il est plus proche du bonimenteur politique que du véritable conférencier cultivé. Mais alors, pourquoi le payer grassement pour l'inviter à parler en petit comité ? Ne s'agit-il pas plutôt pour ces supposés "puissants" qui viennent l'écouter de graisser la patte à l'un de leurs laquais afin de s'assurer qu'il est toujours là pour défendre, dans les coulisses, leurs intérêts, d'autant plus que 2017 se profile à l'horizon ? Tout devient alors très clair, lumineux même, n'est-ce pas ? Parce que sinon, franchement, qui serait assez stupide pour payer histoire de voir un Sarkozy tenter vainement de disserter sur l'avenir du monde ? Pourquoi les médias n'osent pas se poser cette simple question ? Serait-ce la peur ... ou la connivence qui les en empêchent ?
Le Tribun en colère