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24 juin 2013 1 24 /06 /juin /2013 09:43

Découvert en 1939 par trois chercheurs allemands des laboratoires de l'IG Farben, le gaz sarin est un composé organophosphoré extrêmement toxique pour l'homme et l'animal, d'autant plus dangereux qu'il est inodore, incolore et volatile. En 1991, une résolution de l'ONU a fait de cette arme chimique une arme de destruction massive. D'où l'interdiction d'en produire ou d'en posséder. Deux ans plus tard, 162 membres ont signé la Chemical Weapons Convention. Prenant effet officiellement en avril 1997, après que la secte japonaise Aum Shinrikyo ait perpétré deux attentats au gaz sarin, dont le second dans le métro de Tokyo, celle-ci a conduit alors tous les pays signataires à détruire l'ensemble de leurs stocks d'armes chimiques interdites, dont le gaz sarin, avant avril 2007. L'ont-ils réellement fait ? Il est permis d'en douter, du moins pour certains pays comme la Russie et certaines ex-républiques de l'Union soviétique, et évidemment les Etats-Unis, qui n'en sont pas à une saloperie près. Que ne ferait-on pas pour sauvegarder la démocratie face à la méchanceté de tous ces vilains terroristes. 

 

Aussi, depuis quelques mois, l'ombre du gaz sarin resurgit en Syrie. Selon diverses sources, l'armée syrienne de Bachar-Al-Assad aurait utilisé des armes chimiques, et en particulier du gaz sarin, contre les opposants du régime. Des analyses réalisées récemment par différents laboratoires dans le monde semblent le confirmer. Pour autant, doit-on forcément croire ces informations ? Rappelons-nous les armes de destruction massive que détenait l'Irak. C'était une information sûre et vérifiée selon le gouvernement Bush. Or il s'est avéré par la suite qu'il s'agissait d'un gros mensonge visant à manipuler l'opinion publique du monde entier. Dans ces conditions, comment croire aujoud'hui le gouvernement Obama, les Etats-Unis, tout comme la Russie, étant le pays phare en matière de développement d'armes chimiques et biologiques, et cela depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Rappelons au passage que si la variole a été totalement éradiquée depuis octobre 1977, les énormes stocks de virus détenus par les Etats-Unis et l'ex-Union Soviétique auraient dû être détruits dès l'année 1993, suite à une décision de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Or à ce jour, ces stocks ne l'ont toujours pas été. Pourquoi ? Les raisons invoquées par les autorités américaines et russes n'ont jamais été très claires. 

 

Preuve qu'en matière de guerre chimique et bactériologique, l'hypocrisie est la seule règle qui vaille. Il y a en effet le discours officilel des gouvernements, destiné à rassurer et à convaincre les citoyens, et les actes plus "discrets" qui ne font jamais la "Une" des médias parce qu'estampillés le plus souvent "secret défense". On peut même supposer que le Président Obama est loin de tout savoir des travaux qui sont menés dans ces domaines à Fort Detrick tout comme dans d'autres centres de recherche moins connus. Certes, tous les pays se sont mis d'accord pour ne plus jamais travailler sur ces thématiques "sales". Mais dans la réalité, plusieurs d'entre eux n'ont quasiment jamais cessé de financer en secret des travaux sur le développement d'armes chimiques et biologiques. Dans ce contexte, il est donc stupéfiant de voir les Etats-Unis tancer, il est vrai du bout des lèvres, la Syrie. N'ont-ils pas eux-mêmes commencé à utiliser des armes bactériologiques dès la guerre de Corée au début des années 1950 ? Qui plus est des armes issues des développements scientifiques et technologiques menées par le Japon durant la Seconde Guerre mondiale et dont les résultats ont été récupérés par les Etats-Unis à la suite d'un accord leur permettant de disposer d'un savoir acquis par les chercheurs japonais tout en garantissant à ceux-ci et aux responsables de ces travaux, comparables à ceux menés dans les camps par des médecins nazis, qu'ils ne seraient jamais jugés. 

 

Par ailleurs, souvenons-nous du massacre d'Halabja, en Irak, le 16 mars 1988, où entre 3 000 et 5 000 Kurdes perdirent la vie après avoir été gazés à l'aide d'armes chimiques larguées depuis des avions de l'armée de Saddam Hussein. Le monde entier s'est ému, ne serait-ce que quelques jours. Dans les chancelleries occidentales, on s'est ému également, mais de manière plus "diplomatique", sans pour autant hausser le ton vis-à-vis de Saddam Hussein, commerce oblige. Après tout, le fameux "dictateur" n'avait pas encore réalisé l'impensable, envahir le Koweit. Entre 3 000 et 5 000 morts, plus de 7 000 blessés, l'affaire est particulièrement grave, certes, mais comment le faire comprendre à ce dictateur dont le pays est alors l'un des plus importants producteurs de pétrole et, surtout, un gros client de différentes puissances occidentales. On va alors lui faire savoir que "ce n'est pas bien" de gazer des milliers de personnes, mais là encore, du bout des lèvres, histoire de ne pas le mettre en colère. Et puis il y a autre chose, quelque chose de très gênant, de pas très avouable, le fait que ce serait des sociétés allemandes et françaises qui auraient livré tout le matériel nécessaire pour produire ces armes chimiques, ces salauds d'entrepreneurs occidentaux se défendant de ne pas avoir su, persuadés qu'ils étaient de livrer du matériel pour produire des pesticides. Ah la belle excuse!!! Or aujourd'hui, le bal des hypocrites se poursuit, en d'autres lieux, sur d'autres populations. Que voulez-vous, il faut sauvegarder l'emploi, non ? Mais au fait, qui livre Bachar-Al-Assad aujourd'hui ? 

 

Le Tribun en colère

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