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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 20:00

Décidément, les journalistes donnent une image peu reluisante de ce beau métier qu'ils sont censés pratiquer. Pour beaucoup en effet, ils ne forment plus qu'un immense troupeau de moutons qu'il suffit de siffler pour que chacun d'entre eux rapplique, les uns armés d'une caméra, les autres d'appareils photos, d'autres encore, leur micro à la main. Hier, à l'occasion de l'arrivée de Florence Cassez à Roissy, ce troupeau a encore frappé "grave", diraient certains jeunes. Qu'ils étaient pitoyables, tous, à attendre le retour, sans doute de l'enfant prodigue. Car si une personne, ne connaissant pas l'information de la libération de cette française, après 7 années dans une prison mexicaine, s'était trouvée là hier midi à Roissy, elle aurait pu croire qu'il s'agissait de l'arrivée d'un chef d'Etat important, voire d'une rock star ... et encore. Pourquoi cette fièvre, cette sorte de folie collective qui pousse des abrutis armés de caméras, envoyés par des patrons de rédaction de médias, tout aussi abrutis, pour tenter de saisir quelques images, repassées en boucle sur des écrans jusqu'à l'écoeurement ? On comprend aisément que les parents, la famille, les proches, les amis de Florence Cassez soient heureux comme ce n'est pas permis. Mais pour eux, Florence est autre chose qu'un "objet médiatique à durée limitée". Mais les autres, nous tous, pourquoi nous inviter à cette orgie médiatique ? Nos vies sont-elles si banales et privées d'imprévus qu'il faille nous donner cet os à ronger ? 

 

Excepté BFMTV, la chaîne qui tient l'antenne "en direct", bien souvent à partir d'un simple communiqué presse, remouliné en vitesse, et que l'on baptise "information exclusive" - tu parles! - en annonçant l'inévitable "priorité à l'info", c'est incontestablement sur France 2, à l'occasion du JT de 13 H 00 d'Elise Lucet - "Madame Monsieur bonjour" - que cette folie médiatique à atteint des sommets. Et l'on appelle cela du journalisme alors qu'on devrait plutôt parler de "téléréalité". Réfléchit-elle seulement aux questions qu'elle pose cette "flèche" du journalisme ringard quand elle demande à la mère de Florence Cassez dans quel était d'esprit elle se trouve alors que sa fille va bientôt arriver ? Et la même journaliste de poser ensuite des questions à son collègue qui fait le pied de grue à Roissy, pour savoir si Florence Cassez à pris sa décision de parler aux journalistes à sa descente de l'avion. Mais comment voulez-vous que le type qui se les gèle lui réponde, l'avion atterrissant à peine ? On sent que l'inimitable Elise Lucet trépigne d'impatience, fait "monter la sauce", au point d'en devenir dégoulinante de connerie. Ose-t-elle seulement se revoir ensuite sur un écran ? Sans doute pas, ou alors elle est vraiment définitivement décérébrée la pauvre femme! Au moment où Florence Cassez retrouve sa famille, Elise Lucet finit par faire de la radio illustrée, décrivant scrupuleusement les images que les téléspectateurs sont en train de voir. A croire qu'elle les prend pour des abrutis à qui il faut tout expliquer. 

 

"Va-t-elle dire quelques mots", s'impatiente la journaliste au bord de l'hystérie ? Elle veut des mots, encore des mots, toujours des mots. Florence Cassez descend du mini-bus et retrouve son frère. Et la Lucet de nous balancer : "voici son frère qui sans doute va la prendre dans ses bras, l'embrasser certainement". Il est certain qu'un frère qui retrouve sa soeur, qui plus est après ne pas l'avoir vu pendant longtemps parce que celle-ci était emprisonnée dans un pays lointain, ne peut qu'embrasser sa soeur. C'est un minimum. A un autre moment, la Lucet, toujours elle, qui se veut la vedette du jour, à peine juste derrière Florence Cassez, rappelle en voyant la mère : "Elle nous disait qu'elle attendait de prendre sa fille sans ses bras". Waouh, comme c'est curieux de la part d'une maman n'ayant pas vu sa fille depuis l'été dernier. Comment, à cet instant, ne pas penser que si Coluche avait été encore de ce monde, il se serait fait un plaisir de reprendre "les bons mots" de la Lucet pour en faire un spectacle. Du temps de Bush Junior, on a publié les "Amuse Bush", un concentré de toutes les conneries qu'a pu dire cet homme dans ses discours ou ses interventions publiques, alors qu'il était Président des Etats-Unis, eh oui! A quand un "Amuse Lucet" (oui, c'est moins marrant comme titre) qui regrouperait toutes les conneries dites par la journaliste de France 2. Mais là, on risque de dépasser le simple livre de poche. Le pire est qu'elle toucherait 10 000 euros par mois pour ses pitoyables prestations cette journaliste que l'on dit "aimée des Français" !! Etonnant, non ? 

 

Le Tribun en colère

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